Scale-up vs start-up : comprendre les besoins et les défis des scale-ups

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@brookecagle

Les scale-ups incarnent la nouvelle génération d’entreprises en forte croissance. Trop souvent confondues avec les start-ups, elles incarnent pourtant des réalités bien différentes. Leur développement rapide pose des défis majeurs en termes de financement, de structuration ou encore de management.  

Faisons le point sur les spécificités de ces entreprises déjà matures !

Scale-up : définition

Une scale-up est une entreprise qui a dépassé le stade de la start-up et qui entre dans une phase de croissance rapide et soutenue. Contrairement à une start-up, qui cherche encore à valider son produit et son modèle économique, la scale-up a déjà trouvé son marché et stabilisé son business model. Elle commence à générer des revenus réguliers et connaît une croissance exponentielle. 

Les critères généralement admis pour qualifier une entreprise de scale-up sont : 

  • Une croissance annuelle d’au moins 20 % sur trois années consécutives 
  • Un effectif d’au moins 10 salariés  
  • Un chiffre d’affaires situé entre 1 et 3 millions d’euros 
  • Souvent, une ou plusieurs levées de fonds significatives 

La scale-up se caractérise par sa capacité à changer d’échelle (d’où son nom anglo-saxon !). Elle structure ses équipes, s’internationalise et industrialise son offre pour accélérer sa croissance, tout en maîtrisant les risques et en renforçant sa rentabilité.

Les différences fondamentales entre start-up et scale-up

Si la start-up et la scale-up partagent un passé commun, celui d’un élan entrepreneurial avec une volonté de rupture grâce à une idée innovante, elles diffèrent toutefois fortement dans leur fonctionnement, leurs besoins et leurs enjeux. 

  • La start-up cherche à innover et à trouver un modèle réplicable. La scale-up, quant à elle, vise la croissance et la conquête de nouveaux marchés
  • Les structures sont plus souples dans une start-up, avec une gouvernance souvent informelle. La scale-up, pour assurer sa croissance, doit se structurer : RH, finances, process internes, outils de pilotage… 
  • Si la start-up a besoin de financements pour développer son prototype et tester son marché, la scale-up requiert des levées de fonds plus importantes pour accélérer sa croissance (recrutement, internationalisation, R&D, etc.). 

Pour faire simple, une scale-up est une start-up qui a grandi et « changé d’échelle » !

Et une Licorne… C’est quoi ? 

En économie, une Licorne désigne une scale-up non cotée en bourse, créée il y a généralement moins de dix ans, dont la valorisation dépasse un milliard de dollars. Ce terme, popularisé en 2013 par l’investisseuse Aileen Lee, fait référence à la rareté de ces entreprises, comme la créature mythique à laquelle elle a emprunté son nom. Ces sociétés sont également caractérisées par leur modèle qui préfère, à la rentabilité, une croissance rapide financée par des levées de fonds 

Les principales caractéristiques d’une licorne : 

  • Être une entreprise innovante, souvent dans les nouvelles technologies 
  • Être privée (non cotée en bourse) 
  • Afficher une croissance rapide 
  • Atteindre une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars lors de levées de fonds, indépendamment de sa rentabilité ou de son chiffre d’affaires. 

En France, on comptabilise 22 Licornes, dont les plus connues sont sans doute : Blablacar, Doctolib, Back Market, Deezer, Mistral AI, ManoMano ou encore Veepee. 

Source : Licorne Society, février 2025 

Scaler son business : les étapes pour passer d’une start-up à une scale-up 

Passer du stade de start-up à celui de scale-up ne se fait pas du jour au lendemain. Ce changement d’échelle repose sur une série d’étapes stratégiques, que chaque dirigeant doit anticiper et structurer avec rigueur. 

  • Valider la scalabilité du modèle économique : avant toute croissance rapide, il faut s’assurer que le modèle économique peut être reproduit à grande échelle sans perte de rentabilité. Cela suppose une automatisation partielle des processus, une offre suffisamment standardisée ou adaptable et une logistique solide. 
  • Investir dans la technologie et les outils de pilotage : pour accompagner une croissance rapide, les scale-ups doivent se doter d’outils performants : CRM, ERP, plateformes collaboratives, outils de reporting… Ces solutions permettent de suivre les indicateurs clés en temps réel et de prendre des décisions éclairées. 
  • Structurer l’organisation interne : l’entreprise doit se doter d’une organisation claire avec des rôles bien définis. Le management intermédiaire devient central pour éviter la surcharge des fondateurs. Les fonctions support (RH, juridique, finance) doivent être renforcées. 
  • Définir une stratégie de financement adaptée : plusieurs phases de financement sont souvent nécessaires pour soutenir l’hypercroissance. Il peut s’agir de levées de fonds en capital-risque, de prêts bancaires garantis ou de subventions publiques. L’enjeu est de ne pas perdre le contrôle, tout en sécurisant les moyens de son ambition. 
  • Se faire accompagner par des experts : nombreux sont les dispositifs qui existent pour guider les scale-ups. Bpifrance, la French Tech, les réseaux de business angels ou les cabinets spécialisés peuvent aider à structurer les différentes phases : gouvernance, fiscalité, stratégie internationale, etc. 
  • Penser « international » dès la conception : une vision à l’international permet souvent de franchir un cap. Cela suppose de penser ses produits ou services pour plusieurs marchés, d’anticiper les barrières culturelles ou réglementaires, et de se former à la négociation interculturelle. 
  • Préserver l’ADN et l’identité de l’entreprise : dans la course à la croissance, il est facile de se perdre. Pourtant, l’identité d’une entreprise (ses valeurs, sa mission, sa vision) constitue un socle fondamental. Cela passe par une communication interne forte, des rituels d’équipe, une gouvernance alignée avec les valeurs d’origine et une attention constante portée à la raison d’être de l’entreprise. Une croissance mal alignée avec l’ADN de la société peut vite devenir un frein plutôt qu’un moteur. 

Scaler son entreprise est un défi impliquant à la fois l’engagement personnel du dirigeant et la capacité de l’organisation à structurer ses opérations ainsi qu’à absorber la complexité liée à la croissance. 

Scale-up industrielle : ce qu’il faut savoir pour réussir sa transition

Les scale-ups industrielles conçoivent, produisent et commercialisent des biens physiques. En plus des défis communs à toute entreprise en hypercroissance, elles doivent composer avec des contraintes spécifiques à leur secteur. 

Ces défis se concentrent autour de quatre grands axes : 

1/ Production : industrialiser sans perdre en qualité 

Créer une première usine pour passer du prototype (ou de la petite série) à une production à grande échelle, nécessite des investissements massifs. Les scale-ups doivent optimiser leur chaîne d’approvisionnement, garantir la montée en cadence, sécuriser la qualité et s’équiper d’outils industriels performants, tout en restant agiles. Cette phase critique peut générer des tensions logistiques et nécessite souvent de revoir totalement l’organisation de la production. 

2/ Financement : des besoins en capital bien plus élevés 

Contrairement aux scale-ups numériques, les scale-ups industrielles doivent financer des équipements lourds, constituer des stocks de matières premières et construire ou adapter des sites de production. Cela implique un besoin en capital plus conséquent. 

3/ Réglementation : un cadre plus complexe et exigeant 

Les scale-ups industrielles sont soumises à une réglementation plus contraignante : normes environnementales, sécurité des travailleurs, certifications qualité ou conformité aux réglementations en vigueur. Intégrer cette contrainte dès la phase de scaling permet d’éviter des freins juridiques ou des retards de commercialisation. 

4/ Internationalisation : un défi logistique et stratégique 

L’exportation de produits physiques implique une logistique plus complexe que celle de la production de services : gestion des douanes, distribution, SAV, adaptation aux normes locales. Pour réussir leur internationalisation, les scale-ups industrielles doivent bâtir un réseau solide de partenaires (distributeurs, sous-traitants, logisticiens) et souvent envisager une production multisite. C’est un enjeu à la fois stratégique et opérationnel qui nécessite des compétences spécifiques. 

Ces défis, s’ils sont bien anticipés, deviennent des leviers de différenciation pour les scale-ups industrielles. Celles qui parviennent à conjuguer croissance rapide, excellence industrielle et responsabilité environnementale s’imposent comme des modèles de la nouvelle économie productive. 

Exemples inspirants en Pays de la Loire

Le dynamisme entrepreneurial des Pays de la Loire est largement reconnu, avec des start-ups qui, année après année, franchissent le cap du changement d’échelle et amorcent leur transformation en scale-ups.  

Voici quelques exemples qui illustrent cette dynamique. 

Expliseat – Avrillé (Maine-et-Loire) : spécialiste des sièges de transport ultralégers, Expliseat a inauguré en 2024 sa première usine d’assemblage dans la métropole d’Angers, grâce à une levée de fonds de 17 millions d’euros. Après avoir déjà produit en quelques mois plus de 1 000 sièges, l’entreprise prévoit d’en produire plus de 10 000 d’ici fin 2025, et vise une capacité de production annuelle de 37 000 sièges. Elle projette de recruter une centaine de collaborateurs d’ici 2027. Sa capacité d’industrialisation maîtrisée en fait un exemple de scale-up industrielle régionale réussie. 

VoltR – Saint-Barthélémy d’Anjou (Maine-et-Loire) : spécialisée dans le reconditionnement de batteries, VoltR a réalisé une levée de fonds de 3 millions d’euros en amorçage de création d’usine. Elle prévoit de créer 600 emplois d’ici 2030, illustrant à la fois l’ambition industrielle et l’engagement environnemental d’une scale-up qui intègre les enjeux de la transition énergétique. 

Anod – Fontenay-le-Comte (Vendée) : la jeune pousse a levé 1,7 million d’euros dans le cadre du concours i-Nov, soutenu par le programme France 2030, pour installer sa première usine en Vendée. Une centaine de vélos hybrides uniques, capable de se recharger grâce à l’énergie du freinage, devraient être désormais assemblés chaque mois sur le nouveau site vendéen de l’entreprise. 

Ces autres start-ups qui ont scalé leur business en Pays de la Loire 

  • Shopopop – Nantes : après des levées de fonds successives (2 millions d’euros en 2018, 4 millions en 2020 et 20 millions en 2021), l’entreprise compte aujourd’hui 150 salariés et revendique plus d’un milliard d’euros de courses livrées en 2023. Elle représente, elle aussi, l’un des plus beaux exemples de passage réussi de la start-up à la scale-up en Pays de la Loire. 
  • D’autres noms viennent compléter ce paysage dynamique : Doctolib (présent à Nantes et devenue l’une des 22 Licornes françaises), Underdog, Néolithe

Les scale-ups ne sont pas simplement des start-ups qui grandissent. Elles représentent un véritable changement d’échelle, avec des enjeux propres et souvent sous-estimés. En Pays de la Loire, elles incarnent une nouvelle dynamique économique, à la croisée de l’innovation, de l’industrie et de l’international. Pour relever leurs défis, ces entreprises ont besoin d’un écosystème solide, d’outils adaptés et d’un accompagnement sur-mesure. 

L’Impact Program : un accompagnement dédié aux start-ups et scale-ups industrielles

Avec l’Impact Program, nous aidons les start-ups et scale-ups à s’industrialiser en Pays de la Loire :

  • Recherche d’un bâtiment ou terrain adapté 
  • Soutien administratif et financier 
  • Intégration accélérée au sein des réseaux 
  • Aide au recrutement 

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Foire aux questions

Quelle est la différence entre une start-up et une scale-up ?

Une start-up est une jeune entreprise innovante en phase d’exploration de son marché et de validation de son modèle économique. Une scale-up, en revanche, a déjà validé son modèle et entre dans une phase de croissance rapide et structurée, souvent accompagnée de levées de fonds importantes, d’une internationalisation et d’un renforcement organisationnel.

Qu’est-ce qu’une scale-up industrielle ?

Une scale-up industrielle conçoit, fabrique et commercialise des biens physiques. Elle doit relever des défis spécifiques liés à la production, au financement d’équipements, à la conformité réglementaire et à la logistique internationale.

Quels sont les critères pour devenir une scale-up ?

Une start-up est considérée comme une scale-up lorsqu’elle enregistre une croissance annuelle d’au moins 20 % pendant trois années consécutives, compte au moins 10 salariés, et génère entre 1 et 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle a souvent levé des fonds pour soutenir son changement d’échelle.

Quels sont les exemples de scale-ups en Pays de la Loire ?

Plusieurs entreprises illustrent le passage réussi de start-up à scale-up dans la région :
· Expliseat (mobilité)
· VoltR (batteries reconditionnées)
· Anod (mobilité douce)

Quels types d’accompagnement existent pour les start-ups et scale-ups industrielles en Pays de la Loire ?

Par exemple, l’Impact Program, porté par Solutions&co en Pays de la Loire, propose un accompagnement sur-mesure aux start-ups et scale-ups industrielles :
· Recherche du site d’implantation
· Aide au financement
· Mise en réseau
· Recrutement
· Aide à l’industrialisation