Quelques tendances du marché agroalimentaire en Pays de la Loire

#Agroalimentaire #Ecosystème

Viviane Kerlidou est chargée d’animation dans l’équipe du Technocampus Alimentation, structure régionale dédiée à l’innovation alimentaire et au développement de la compétitivité des industries agroalimentaires. Elle accompagne les porteurs de projets, les entreprises, les partenaires de la filière dans leurs projets de développement et d’innovation. Pour Solutions&co, elle nous dévoile les tendances du marché agroalimentaire développées par les industriels pour innover et renforcer leur compétitivité dans un marché tendu.

Un marché agroalimentaire régional propice à l’innovation

Les Pays de la Loire ont l’avantage de posséder toutes les filières de l’agroalimentaire sur leur territoire. Le tissu agricole et le tissu industriel y sont bien organisés et il existe un accompagnement politique favorable à la création de nouvelles entreprises. Ainsi de nombreuses communautés de communes ou métropoles se sont dotées de leur propre plan alimentaire territorial : à Nantes par exemple, les cantines et les Ehpad sont approvisionnés avec des produits de qualité et une partie en bio. Ce volontarisme politique fait partie, entre autres, des intérêts majeurs pour une société à être présente dans le Grand Ouest, là où les entreprises de transformation sont implantées au sein même du bassin de production.

Plus d’information sur le marché de l’industrie agroalimentaire en Pays de la Loire ici !

Des filières agroalimentaires innovantes à l’écoute du consommateur

Dans le contexte sanitaire tendu que nous connaissons actuellement, le consommateur est en recherche d’une alimentation saine et transparente qui le rassure. La montée en puissance du nutriscore ou des applications comme Yuka qui ciblent les ingrédients non naturels expriment par exemple ce besoin de naturalité des consommateurs, comme le confirme Viviane Kerlidou :

« Il y a une dizaine d’années, les entreprises de l’agroalimentaire ont réalisé beaucoup de progrès sur la réduction du sel, du sucre, des matières grasses décriées comme l’huile de palme. Maintenant le consommateur attend des aliments naturels sans additifs (même si réglementairement parlant ils sont autorisés), et des colorants et des arômes naturels. Il recherche dans son alimentation des produits peu transformés avec des ingrédients naturels qui ont une haute valeur ajoutée d’un point de vue nutritionnel comme la spiruline, ou « les supers aliments » du type graines de chia, baies de goji… ».

Du bio et des emballages réduits

Les Pays de la Loire ont aussi la particularité d’être la première région en reconversion de surface bio pour l’alimentation avec des perspectives de progression à plus de 10 % dans les années à venir. Mais le bio ne suffit plus et le consommateur attend désormais qu’il soit également local et éthique.

Une autre tendance concerne la lutte contre le « gaspillage alimentaire » vu sous plusieurs angles : la réduction des emballages, dont le plastique, et sa recyclabilité ; mais également la valorisation des coproduits. Un constat qu’a pu faire Viviane Kerlidou :

« Beaucoup d’industriels de l’agroalimentaire se penchent sur la réduction des emballages et notamment de ceux en pastique à usage unique et réfléchissent au retour du verre et de la consigne. D’autres effectuent des recherches sur les nouveaux matériaux à partir de plastique bio-sourcé, mais la viabilité à un niveau industriel est parfois complexe à atteindre. Les industriels bénéficient d’un outil régional de tout premier plan pour les accompagner dans leurs réflexion : la plateforme régionale d’innovation Ligépack au Mans ».

Une attente forte en matière de digitalisation

Une troisième tendance émergente est la digitalisation. Le consommateur attend de tout connaître des aliments qu’il consomme grâce au numérique. A l’aide du code QR, il peut directement trouver des informations sur le produit ou via les réseaux sociaux.

Par ailleurs, le consommateur a aussi une attente en matière de valeur du produit alimentaire que ce soit via l’ajout de services associés ou de la personnalisation de son alimentation avec des produits adaptés à ses problématiques et des solutions qui peuvent passer par la digitalisation.

« Pour des consommateurs qui ont des régimes spécifiques – sans gluten, sans lactose ou vegan… – grâce au code QR par exemple, ils pourront obtenir de l’information tout de suite sur la composition du produit et sa provenance. Mais cela pourra aussi leur permettre d’avoir accès à un témoignage de producteur ou à des recettes personnalisées. Il reste énormément de choses à inventer » constate Viviane Kerlidou.

Pour résumer, le consommateur attend des entreprises du territoire une alimentation saine, couplée d’une lutte anti-gaspillage et qui répond à son envie de personnalisation. Un défi que le marché de l’agroalimentaire en Pays de la Loire est prêt à relever !

En savoir plus : www.technocampus-alimentation.fr

Qu’est-ce qu’une tendance dans l’agroalimentaire ?


Il en existe de plusieurs sortes :

  • Les tendances longues qui vont être structurelles et liées à des évolutions globales de la population, par exemple des évolutions démographiques, les changements de générations, l’évolution des modes de vie… Avec le temps, on a pu constater que les consommations nomades, le snacking, se sont imposés comme un nouveau mode de consommation. Des évolutions qui ont une explication sociologique selon Viviane Kerlidou : « avec le vieillissement de la population, nous allons de plus en plus vers des ménages avec des personnes seules qui ont des attentes notamment en termes de praticité et de taille des portions. Autre constat, les emplois se concentrent de plus en plus vers les métropoles et il y a un vrai éloignement global des consommateurs de la réalité de l’agriculture, de l’agronomie, de l’élevage mais aussi de la façon dont on transforme les produits alimentaires. Cette tendance de fond explique aussi pourquoi ils cherchent à se rapprocher des producteurs et des produits locaux. »
  • Les tendances émergentes qui peuvent être liées à des épiphénomènes comme la crise économique, tendances qui peuvent être vouées à disparaître quand finalement l’économie repart.
  • Les signaux faibles, des modes mais qui peuvent parfois générer des tendances de fond comme le fait de supprimer certains aliments liés à des régimes alimentaires : « mode du sans gluten, sans lactose… » associés bien souvent à l’influence de personnages médiatiques.

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